La situation est très difficile dans les exploitations du Souss,région très éprouvée par les intempéries et où les exportations ont baissé de moitié.
Selon un état arrêté au 29 novembre par l'EACCE (Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations), les exportations d'agrumes originaires du Souss ont baissé de 51% par rapport à la même date l'année écoulée. Ceci représente 60.000 tonnes d'exportations en moins.
En réalité, la situation est encore plus délicate que ne le laissent apparaître ces premiers chiffres, car l'effet des intempéries se poursuit encore.
Des professionnels nuancent ce constat en rappelant que la campagne d'export a commencé tardivement, sur décision concertée des différents acteurs et que les prix obtenus cette année sont nettement meilleurs que ceux de l'année précédente. On craint toutefois que les exploitations agrumicoles du Souss perdent cette saison 80.000 à100.000 T.
Il n'en demeure pas moins que l'impression générale des opérateurs d'agrumes confirme leur première réaction à chaud:
-les bénéfices d'une recharge hydrique sont bien plus importants que les dégâts;
-il existe des exploitations qui avaient opté pour des variétés précoces et qui ont subi de gros dégâts car leurs fruits étaient à maturité au moment des pluies ;
-les perturbations sur les marchés intérieur et à l'export sont passagères;
-le retard va provisoirement s'accentuer pour les ventes d'agrumes sur le marché russe.
Les dégâts, lorsqu'il y en a, ce sont des vergers impraticables, où ne peuvent se dérouler ni travaux ni cueillette. Les vents forts ont provoqué des chutes des fruits mûrs et les fruits gorgés d'eau restés sur pied risquent de pourrir. Ces fruits ne peuvent donc être exportés en l'état.
Le Maroc a mis en place cette année un système de coordination et de contrôle des exportations pour éviter une réédition de la mésaventure russe de l'année dernière. Ce système fonctionne bien. Les prix obtenus pour cette campagne sont qualifiés de “bons“ de source professionnelle.
Les intempéries ont toutefois provoqué une hausse des écarts de triage à l'export, c'est-à-dire des productions écartées de l'export. Ce sont surtout les variétés précoces de clémentines qui en ont souffert, pour se retrouver sur le marché local où des prix extrêmement bas ont été constatés, selon des sources professionnelles : 0,50 DH à 0,90 DH/kg censés couvrir les frais de transport, de cueillette, de gardiennage et laisser une marge aux producteurs.
De mêmes sources, on estime que ces difficultés internes et externes sont passagères et se résorberont après l'arrêt des pluies.
Le marché russe est un cas particulier : cette année, la campagne d'export a commencé un mois après la campagne précédente et un effort particulier a été accordé à la qualité, pour obtenir des prix rémunérateurs. La situation actuelle fait ressortir un retard de 20% à 25% sur les clémentines. La profession estime toutefois qu'une grande partie de ce retard sera rattrapée grâce à l'arrivée imminente d'autres variétés sur le marché.
Au final, le Maroc ne réalisera pas les 550.000 T espérés à l'export pour la campagne 2014-2015 mais n'en sera pas forcément très loin.
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(http://www.medias24.com/ECONOMIE/ECONOMIE/151173-Maroc.-Intemperies-forte-baisse-des-exportations-d-agrumes.html)
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