L’autoroute A-66, l’une des principales routes qu’empruntaient chaque été les Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour rejoindre le Maroc, est l’une des plus touchées par l’annulation de l’Opération Marhaba 2021.
Les entreprises qui longent l’A-66 subissent de plein fouet les effets de l’annulation par le Maroc, de l’Opération Marhaba, excluant de fait les ports espagnols. La station-service de La Maya dans la province de Salamanque par exemple, qui écoulait 150 sandwichs en un rien de temps au cours de cette période, a aujourd’hui du mal à épuiser son stock journalier. « Regardez, nous avons dû ramener le prix à un euro parce qu’il reste peu de temps avant leur expiration », explique Lorenzo Colomo, propriétaire du complexe commercial, au journal El Pais.
Selon les sources officielles marocaines, l’Opération Marhaba a été annulée pour raison sanitaire. Mais pour les acteurs espagnols, cette décision qui affecte considérablement l’économie espagnole, est une sanction du Maroc contre leur pays, au regard des tensions diplomatiques nées après l’accueil de Brahim Ghali dans un hôpital de Logroño. Pour José Ignacio Landaluce, le maire d’Algésiras, l’annulation de l’Opération Transit entrainera des pertes d’environ 500 millions d’euros pour les compagnies maritimes et les entreprises partenaires du port de la ville, par lequel ont transité 3,34 millions de Marocains en 2019.
« Si 740 000 véhicules sont passés par l’Espagne en 2019, nous nous attendions à ce qu’en 2021, ils soient plus nombreux, car de nombreux Marocains en Europe n’ont pas vu leurs proches depuis deux ans », explique Nacho Rabadán, directeur général de la Confédération espagnole des employeurs de stations-service, qui précise que si l’Opération Marhaba avait eu lieu, les MRE auraient dépensé au moins 85 millions d’euros sur les routes espagnoles, et principalement sur l’A-66 où la circulation est plus fluide et sans postes de péage, ce qui permet de vite rejoindre Algésiras.
Les pertes dues à l’annulation de l’Opération Marhaba sont estimées à 25 millions d’euros à Castille-et-Leon et à 9 millions d’euros à Salamanque. Lorenzo Colomo, promoteur de la station-service de La Maya, évalue quant à lui les pertes de ses deux entreprises à environ 800 000 euros. Mais il compte sur le passage des MRE par le port de Portimao au Portugal, à
Dans certains hôtels d’Estrémadure, on note déjà une baisse de 80 % des réservations. Bien que la ligne avec Portimao sera lancée, de nombreux MRE ont déjà choisi de passer par les ports de Sète en France ou de Gênes en Italie, ou de prendre les vols de Royal Air Maroc pour rejoindre le royaume.
(https://www.bladi.net/espagne-routes-vides-marocains,84068.html)
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