A 1.225 mètres d'altitude, au sommet de la montagne Boutmezguida qui surplombe cinq villages de la région de Sidi Ifni, une quarantaine de pièges à brume sont installés au flanc des montagnes pour récupérer les précieuses gouttes d’or bleu.
Capter l’eau du brouillard pour alimenter des régions du sud-ouest marocain! Voilà ce qui occupe une originale confrérie de sourciers pas comme les autres. Face aux problèmes chroniques d’approvisionnement en eau que connaissent certains villages reclus du Maroc, une association écologiste propose d’utiliser des attrape-brouillard. Ces dispositifs ont déjà fait leurs preuves en Amérique Latine et dans d'autres pays africains en permettant de récupérer d’importantes quantités d’eau pour un coût dérisoire.
"Moissonner le brouillard", ainsi a été baptisé le projet, inspiré d'un procédé né il y a une vingtaine d'années au Chili, dans la Cordillère des Andes, région également très brumeuse. La technique, mise au point par l'ONG Fog Quest, a permis de prouver la viabilité d’une telle source alternative d’approvisionnement en eau et a déjà été expérimentée dans plusieurs pays, notamment au Guatemala, au Pérou et en Namibie. Elle est pour la première fois introduite en Afrique du Nord.
Les attrape-brouillard tendent leurs filets à flanc des montagnes pour y prendre au piège les précieuses gouttes d’or bleu que la brume y dépose. Ce dispositif présente de nombreux avantages. Peu coûteux, il peut fonctionner pendant quinze ans et garantit une production immédiate d’eau potable, son installation ne nécessitant que quelques jours.
Ce procédé révolutionnaire a changé la vie des habitants de cinq villages du sud-ouest marocain, ces voyageurs de l'eau qui n'ont plus à parcourir chaque jour plusieurs kilomètres pour aller chercher le précieux liquide.
Par Ouardigh Rahmouna
(http://www.le360.ma/fr/societe/video-au-maroc-des-attrape-brouillard-transforment-la-brume-en-eau-43163)
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