Le projet mené par l’association Dar Si Hmad à Tnine Amellou fournira une moyenne quotidienne de 12 m3, avec 53% d’eau de brouillard et 47% d’eau souterraine pour l’ensemble des villages participants.
Le captage de l'eau de brouillard au Maroc n’est plus un projet, mais une réalité. Après six ans de recherche, l’association Dar Si Hmad, initiatrice dudit projet, dans la province de Sidi Ifini, s’apprête à son inauguration lors de la journée mondiale de l'eau, fêtée le 22 mars. Utilisant des filets à brouillard dans l’Anti-Atlas, le projet cible actuellement cinq villages de la commune rurale de Tnine Amellou à la Quaidat de Mesti. En effet, une moyenne de 4 heures par jour est consacrée à la corvée de l'eau durant la saison sèche de la part des femmes et des jeunes filles des villages. De là est venue essentiellement l'idée de trouver une solution permettant d'accéder facilement à l'eau. Dans ce sens, une période d'évaluation du potentiel hydrique du brouillard a été lancée en juin 2006 dans la région à travers l’installation de la première unité de collection de brouillard expérimentale au sommet montagneux Boutmezguida, en plus d’une station météorologique. Après plusieurs années d'observations et de mesures, les résultats ont été probants. La région a dépassé la moyenne de 5 l/m2 comme chiffre potentiellement positif de la part de l’ONG canadienne FogQuest, qui a systématisé et patenté le procédé, mais a aussi enregistré le 2e meilleur score mondial après Oman avec 10 litres/m2/jour durant la saison des moussons. «Avec la canalisation actuellement installée, l’eau de brouillard potable livrée à l’intérieur des maisons soulage la population du devoir de chercher l’eau», précisent les initiateurs du projet. Dans le détail, l’eau traverse au total 7.200 m linéaire, soit plus de 7 km dans la canalisation principale. Il y a aussi des conduites secondaires qui connectent les villages et les conduites tertiaires qui connectent les ménages. Ce n’est pas tout : selon les résultats des analyses physico-chimiques effectuées en février 2015, l’eau collectée correspond aux normes nationales et à celles de l’OMS puisqu’il s’agit d’une eau pure. Actuellement, l'association a but non lucratif a construit toute l’infrastructure constituée principalement des unités de collecte de brouillard, des réservoirs de stockage d’eau, en plus des locaux techniques dont l’observatoire du brouillard, la canalisation ainsi qu’un système de prépayé et des panneaux solaires. Alors que les gens des villages utilisent une moyenne de 8 l/jour/personne, qui couvre à peine leur besoin en eau potable et sanitaire, l’association projette une consommation de 30 l/jour/personne avec l’eau de brouillard. Une projection raisonnée aux yeux de ladite association surtout quand on la compare à la consommation urbaine du Maroc (85 l/p/j). Dans le détail, le projet fournira une moyenne quotidienne de 12 m3, avec 53% d’eau de brouillard et 47% d’eau souterraine pour l’ensemble des villages participants. «Nous comptons, grâce à notre projet R&D en cours avec l’ONG allemande Wasser Stiftung, installer des filets plus performants et ainsi augmenter la part d’eau de brouillard», ajoute l’association Dar Si Hmad, qui dispose de partenaires et bailleurs de fonds en majorité étrangers.
Par Yassine SABER
(http://www.leseco.ma/economie/26537-sidi-ifni-recolte-l-eau-de-brouillard.html)
Ci-dessous une vidéo montrant la condensation de rosée comme ressource en eau à Mirleft, Août 2008, une réalisation de Céline Eudier
http://tiwen.inde.over-blog.com/article-31732211.html
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