Pour faire face au manque d’eau d’irrigation dans la province de Chtouka Ait Baha au sud-est d’Agadir, le gouvernement va lancer un projet de dessalement d’eau de mer. Cette unité de dessalement aura une capacité de 167.00 m3/jour et son financement se fera dans le cadre d’un partenariat public-privé.
Un projet de dessalement de l’eau de mer pour l’irrigation visant à « sauver » l’agriculture dans la province de Chtouka Ait Baha (60 km au sud-est d’Agadir), dans la Région Sous-Massa-Drâa, a été présenté aux investisseurs, mercredi à Bouznika, lors d’une conférence d’information présidée par le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch.
Répondant à la situation alarmante des ressources en eau de plus en plus rares dans la région, ce projet qui rentre dans le cadre du Plan Maroc Vert, prévoit de préserver les ressources de la nappe phréatique et sauvegarder l’irrigation de la plaine de Chtouka, à travers la réalisation d’un projet de production de l’eau de mer dessalée pour l’irrigation d’un périmètre de 13.600 ha. Le financement de ce projet se fera via un partenariat public-privé (PPP),
Cette eau sera produite par une unité de dessalement d’une capacité finale de 167.000 m3/jour et viendra en substitution partielle et totale de l’eau prélevée de la nappe, et en complément de celle du barrage.
"C’est un projet structurant qui va contribuer à résoudre la problématique de manque d’eau dans la région de Chtouka et qui aura un impact positif sur l’agriculture. Sa réalisation est d’une grande importance pour le gouvernement, pour les agriculteurs et pour toute la population de la région."
Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime.
Par ailleurs, le ministre a indiqué que le gouvernement souhaite réaliser ce projet, dans le cadre d’une délégation de service public en promouvant la participation du secteur privé pour le cofinancement, la conception, l’exploitation, la maintenance et la gestion commerciale des infrastructures de dessalement et d’irrigation projetées pour une durée de 30 ans, incluant la période de construction.
De son côté, Lahoucine Adardour, représentant des agriculteurs de Chtouka et président de la Fédération interprofessionnelle de production et d’exportation des fruits et légumes (FIFEL), a rappelé que « cette région est pionnière au niveau national en matière de production de fruits et légumes ». « C’est une initiative historique qui va assurer le futur et la pérennité de l’agriculture, surtout celle des fruits et légumes dirigés à l’exportation » a-t-il estimé.
Pour sa part, le président du Conseil régional Souss-Massa-Drâa, Brahim Hafidi a relevé que les agriculteurs de la région « sont tenus d’accompagner ce projet qui est d’une extrême importance et tant attendu par la population de la région ».
« Nous sommes confrontés à un début d’intrusion marine et à un déficit de la nappe phréatique de Chtouka de 60 millions m3″, a-t-il averti. « La réalisation de ce projet permettra d’équilibrer le déficit de la nappe, de sécuriser les investissements dans cette zone et d’assurer la pérennité de l’activité agricole qui emploie plus de 100.000 personnes et réalise un important chiffre d’affaires », a-t-il conclu.
Organisée en vue d’informer les investisseurs et susciter leur intérêt sur ce projet, cette rencontre a connu la participation de plusieurs représentants du secteur privé marocain et étranger. Des entreprises étrangères, notamment espagnoles, mais aussi françaises, italiennes, japonaises et chinoises ont pris part à cette réunion, à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt lancé à cet égard par le ministère l’Agriculture et de la pêche maritime, le 9 février dernier.
L’agriculture à Chtouka constitue un pilier économique de la région Souss-Massa-Draa. Elle est caractérisée par une production primeuriste à haute valeur ajoutée, principalement en cultures sous serre, qui contribue au dynamisme et au développement de la région d’Agadir au Sud du Maroc.
Depuis le début des années 2000, la zone est soumise à une pression croissante sur les ressources en eau, se traduisant par une surexploitation de la nappe de Chtouka au-delà de son potentiel renouvelable. De cette situation a résulté une baisse continue du niveau de la nappe qui a laissé le champ libre à l’avancée du biseau salin, phénomène qui risque de mettre en péril le développement de l’agriculture irriguée de cette zone.
aufait avec MAP
http://www.aufait.ma/2015/03/18/chtouka-ait-baha-de-leau-de-mer-pour-sauver-lagriculture_639196
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